Troisième mandat oui, troisième mandat, non !

Troisième mandat oui, troisième mandat, non !

Troisième mandat oui, troisième mandat, non !
  • Elhourriya – La Mauritanie est à la croisée des chemins. Celle de l’insolite et du déjà vu. L’alternance en 2019 ou le statu quo.
  • Il faut reconnaître qu’actuellement, ce sont nos vieux démons qui reprennent le dessus avec les appels en chaîne au troisième mandat, faisant fi de la volonté mainte fois déclarée du premier concerné, Mohamed Ould Abdel Aziz de passer la main. À se demander si cette « folie » du troisième « verre » portée par des élus, des « cadres » et des « notables », au nom de wilayas où il y a de tout, n’est pas dirigée, d’abord, contre le président lui-même.
  • Ceux qui estiment, à tort ou à raison, que l’homme qui préside à nos destinées depuis 2009 à convenablement mené ses deux mandats constitutionnels voudraient-ils le soumettre, malgré lui, aux aléas d’une usure quasi inéluctable? Ne savent-ils pas que beaucoup de présidents, y compris leur ancienne « idole » Maaouiya, ont été victimes de cette incapacité de savoir dire : « j’arrête », comme dans le mythique jeu de « Questions pour un champion ».
  • Manœuvrier émérite, Aziz sait qu’il y a un temps pour agir et un autre pour se reposer. Il sait aussi plus qu’aucune autre personne, la nature de ses « soutiens ». Mise à part l’armée qui ne sait pas tricher (avec toi ou contre toi, par la force des putschs), les hommes politiques sont fidèles à un pouvoir, pas à un homme. Ceux qui vociférèrent aujourd’hui pour le troisième mandat se rangeront du côté du premier venu. Ils ne mettront pas beaucoup de temps à adopter et à s’adapter. Une affaire de mois, voire de semaines. Pire, la majorité construira son nouveau discours sur les « accumulations » pour justifier les errements et incapacités de leur nouveau champion !
  • Ce qui est sûr pourtant est que la Mauritanie résistera encore à l’onde de choc. Quelle que soit l’orientation que prendra le président.
  • Parce qu’il faut aussi reconnaître que l’option du troisième mandat est une tentation forte. Elle se reconstruit, à mesure que la « fin » (du monde) approche, autour du péché originel de 2008.
  • La peur de l’anéantissement d’un Idéal et d’une perception de Révolutionnaire peut être plus forte que celle consacrant un statut de démocrate. Et puis, il y a aussi cette absence de garantie. Elle découle aussi bien du rôle que prendra l’opposition, dans une éventuelle transition-transmission du pouvoir, que de la possibilité de dégradation d’une situation économique à l’état fragile.
  • La frénésie actuelle appelant à un troisième mandat peut n’être qu’une manière bien pensée de maintenir « sous tension » une majorité hétéroclite jusqu’au terme de ce deuxième mandat d’Aziz pour lui permettre de choisir, sans précipitation, celui qui le remplacera en 2019.
  • Sneiba Mohamed

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